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samedi 26 janvier 2019 à 19h30

Projection du film Les Dépossédés, d’Antoine Costa

Le capitalisme a véritablement crée des richesses. Il a su en trouver là où l'on n'en voyait pas. Ou plutôt, il a crée de la valeur là ou l'on ne voyait que des richesses. En monétarisant la nature, en donnant une valeur à chaque chose, un prix à la biodiversité il achève dans un même mouvement de la saccager en la protégeant.
À l'heure où une nouvelle loi sur la biodiversité, dix mois après son passage devant l'Assemblée, est présentée au Sénat, ce documentaire revient sur un amendement faisant débat : celui de la compensation. Inscrit dans la législation dès 1976, mais jamais appliqué, le principe de compensation oblige un aménageur à compenser les dégâts qu'il cause sur la nature, en protégeant un territoire équivalent à celui qu'il vient de détruire. Mais cette nouvelle loi qui autorise la création de "réserves d'actifs naturels" ouvre aussi la voie à une monétarisation de l'environnement qui attise les craintes de certains écologistes. S'il suffit maintenant de compenser, c'est à dire d'acheter la nature, qu'est-ce qui arrêtera celui qui a les moyens de payer ? Quelques mois après la COP21 et alors que l'État s'apprête à reprendre l'offensive contre Notre Dame des Landes, la monétarisation de l'environnement semble être ici l'ultime fuite en avant du nihilisme marchand : protéger la nature en continuant de la saccager. L'économie arrivera-t-elle à sauver la biodiversité ?
En revenant sur l'exemple du marché carbone et l'histoire des régulations environnementales du début du 19 ème siècle, Les Dépossédés tente de répondre à la question.